JEAN HURPIN: UN CRESSOIS CELEBRE (SON ENFANCE)

Publié le par taalou76

Comme toutes les communes, Cressy a ses personnages plus ou moins célèbres. C'est le cas de Jean Hurpin. Je vais vous faire un petit résumé de sa vie et ce qui l'a rendu connu du grand public.
Pour parler un peu de sa vie, qui peut mieux la raconter que sa fille Renée...
Jean Hurpin est né à Aumale le 12 septembre 1883. Son père Sauveur Hurpin, faisait partie d'une famille de 14 enfants, élevés à Cressy avec courage et dignité, mais pauvrement. Sauveur et Abel, son frère avaient été placés à l'âge de 16 ans chez un pharmacien de Dieppe comme commis. Ils logeaient dans un petit grenier sans feu, mais qui contenanit des trésors de lectures. Ainsi, la providence les aidait à forger leur destin: la nuit, à la lueur d'une chandelle, ils pouvaient étudier. Ils apprirent seuls le latin, et une foule d'autres choses. Le jour, ils apprenaient la valeur, l'usage, la fabrication des médicaments. Au bout de quelques années d'un si courageux labeur, ils reçurent le diplôme d'officier de santé, puis exercèrent la médecine à Caule-Sainte-Beuve pour Abel et à Aumale pour Sauveur.
C'est ainsi que Sauveur épousa mademoiselle Letellier d'Aumale. Ils eurent deux enfants: Jean (1883) et René (1885). Malheureusement, Sauveur mourut en 1886 lorsque Jean n'avait que 3 ans. Ce fut donc la famille maternelle qui élevé Jean et son frère. Cette famille était propriétaire d'un vaste domaine appelé l'Abbaye, ancien château du18ème siècle avec chapelle où la messe était célébrée régulièrement, fermes, forêts, scieries... C'était une exploitation familiale prospère. Jean, enfant, aimait surtout les moments où ses oncles l'emmenaient dans la forêt pour les coupes de bois: moments rustiques où il communiait avec la nature. La scierie aussi l'intéressait. Il apprit à reconnaitre les arbres, la qualité des bois, les techniques du découpage, ce qui lui permit plus tard de fabriquer lui-même ses ruches, et toutes sortes de meubles.
Mais, sa mère et sa tante étaient très strictes et très cléricale. Jean Hurpin se rebellait alors souvent.
Jean et son frère avaient été confiés pour leurs études secondaires à un collège de jésuites de Rouen. Jean était très fort dans les disciplines littéraires, mais suivait assez mal en mathématiques, malgré un sens aigu de la logique. Il posait souvent des questions pertinentes. Mais un jour, lors d'un cours de religion, il osa demander comment il était possible que Dieu ait créé la lumière d'abord, et le soleil ensuite. Pris de court, le professeur lui répondit violemment: "Taisez-vous!"
- "Mais je ne suis pas un chien!" répliqua Jean.
- "Vous êtes moins qu'un chien!". Cette réponse cinglante eut un effet décisif: Jean sortit en claquant la porte et rentra chez lui.
Sa mère, navrée et inquiète pour l'avenir de son fils, le mit alors au lycée Corneille de Rouen, où tout se passa assez bien pendant quelques temps, jusqu'à ce que l'école buissonnière lui parut plus riche d'enseignements que les programmes scolaires.
Puis vint une fugue prolongée. Jean observait le monde. Quant le jeune égaré revint à la maison, il fit de nouveaux scandales en arborant des idées anti-cléricales. Sa famille se fâcha, et décréta que tout le domaine de l'Abbaye reviendrait en héritage à René, le frère plus respectueux des traditions.

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